Mères monoparentales
Elles ont fait ce choix
Trois femmes, mères et célibataires, expliquent leur choix
La Presse
« Mon conjoint est décédé en 2009. J’ai décidé de rester célibataire. Je ne voulais pas voir différents hommes entrer dans ma vie, puis partir. Je ne voulais pas imposer ça à mon fils. On sait que dans la vie, aujourd’hui, des couples solides, il n’y en a plus beaucoup. Alors j’attends que mon enfant soit plus vieux. Vous savez, je vois mes amis, ça ne va pas très bien dans leur couple, et oui, je me dis que moi, je suis finalement plutôt bien toute seule ! Et puis, de toute façon, je n’ai pas vraiment le temps non plus. La semaine, je travaille, le temps de souper, j’aurais du temps vers 21 h ? Oui, je suis seule, mais en même temps, pas vraiment. J’ai quand même un enfant à la maison. Je suis devenue confortable dans ma routine. […] Et je pense aussi que je fais peur. Les hommes voient bien que je me débrouille toute seule, et je crois qu’on leur fait peur, nous, les filles indépendantes ! »
« Quand je me suis séparée, il y a 11 ans, j’avais besoin de me réapproprier qui j’étais : ni la blonde de mon chum ni la mère de mon fils, mais la femme en moi. J’avais besoin de me reconstruire, parce que je me suis un peu oubliée les premières années de ma maternité. […] Alors c’est le choix que j’ai fait pour retrouver ma féminité. […] J’avais besoin de m’épanouir. Oui, j’ai eu des amants, j’ai rencontré des gens, mais jamais rien d’engageant. J’aime dire que j’avais des amants en garde partagée : 10 à 6. Ils arrivaient à 10 h le soir, et partaient à 6 h le matin, comme ça, ils ne rencontraient jamais mon fils. Non, je n’arrivais pas à concilier mes deux identités : la mère et la femme. […] Et je n’étais pas prête. Je ne voulais pas faire vivre une autre séparation à mon fils. […] Là, j’ai bientôt 40 ans et j’ai réalisé que je n’aime pas habiter avec quelqu’un. J’ai vraiment besoin de moments de solitude. »
« J’ai choisi d’être célibataire pour prendre toutes les décisions moi-même. Surtout en ce qui a trait à l’éducation des enfants. Moi, l’éducation des enfants, je ne veux pas faire de compromis avec ça. […] Oui, j’ai eu des amants, mais toujours des hommes mariés. Ce n’est peut-être pas moral, mais je voulais être sûr que ce soit des gens commis, déjà pris. […] Moi, le mariage, la fidélité, finalement, ça n’est pas un concept auquel j’adhère. […] Je crois qu’il y a des femmes qui sont faites pour être des maîtresses. Vous savez, je peux dépenser mon argent comme je veux, élever mes enfants comme je veux. Je ne m’ennuie pas, j’ai un travail que j’aime et de très bons amis. […] Oui, je vais probablement finir seule, mais avec un compagnon d’appoint [rires] ! Je suis bien comme ça, comme maîtresse. J’ai la paix, le peu de moments libres que j’ai, je les jalouse. Je ne serais pas heureuse de les partager. […] Oui, je suis faite en chair et en os, j’ai des besoins, mais pas d’être avec la même personne, 24 heures sur 24… »
* prénoms fictifs